Je ne produis qu’un tout petit peu de l’osier que j’utilise sur une année car si vous suivez un peu mes activités vous savez déjà que je soutiens le travail d’osiériculteur.ices qui ont un projet agricole bio et/ou une reprise de parcelles anciennes pour des variétés spécifiques…
C’est pour cela que mon activité de production s’arrête à l’auto-production et à ma collection de saules…
Mon Salicetum!
Mes petites parcelles regroupent pour l’instant une 20aine de variétés provenant d’Europe entière et me permettent de tester leur implantation sur mon terroir, intégrer des variétés colorées ou super adaptées à chaque élément de tressage de mon travail (grâce à leurs qualités plastiques; dureté, résistance à la torsion…). Elles sont implantées depuis 2019 et ma collection de saules vanniers ne cesse de croître alors au fur et à mesure de plus en plus de boutures sont disponibles!
Chaque année je propose des boutures à la vente ou pour échange (contre d’autres variétés vannières) dans ma première newsletter de l’année – la liste vous est envoyée courant février pour les réservations puis le surplus il sera disponible sur les marchés de mars. La proposition de boutures disponibles est assez changeante selon les pieds qui se plaisent sur mes terrains et les variétés que je choisis de réimplanter pour accroître mon autoproduction (les boutures que je garde pour moi que je plante pour utiliser dans mon travail).
Voici celles qui seront disponibles pour 2024
Conseils de plantation des boutures
L’osier c’est la pousse de l’année du saule.
Les Saules (lat. Salix) sont des arbres et demandent de l’entretien pour produire de l’osier: un sol humide mais pas gorgé d’eau, de la lumière, au démarrage un avantage par rapport au couvert végétal (une préparation du sol, un dégagement de l’herbe à la binette, l’implantation sur une toile de paysagisme, un paillage, la tonte régulière autour des pieds) et une coupe annuelle pour récolter l’osier. Lorsque ces conditions sont réunies vous pouvez récolter annuellement votre osier après la chute des feuilles après les premiers gels en hiver pendant près de 40 ans. (elle rentre en production optimale à partir de 3 ans d’implantation et la croissance moyenne de l’osier est de 60cm à 3m par an)
Vous serez peut-être étonné.e.s d’apprendre que la coupe en tétard prolonge la vie de ces arbres sélectionnés depuis des générations pour la qualité des brins de première année et développent lorsqu’on les laisse s’ensauvager un bois léger et cassant souvent victime des tempêtes, du gui ou encore de champignons qui profitent de cette faiblesse pour s’installer.
Il est déconseillé d’implanter vos boutures proche des maisons car les saules sont friands en eau et seront capables d’aller la chercher jusqu’à dans vos évacuations!
Pour produire de l’osier fin utilisé en vannerie traditionnelle entier (rond) on les implante en rangées assez serrées et on coupe au raz du sol pour qu’ils produisent des brins fins en allant chercher la lumière, le gros du travail est ensuite le tri et le calibrage de celui-ci pour obtenir l’homogénéité nécessaire au tressage de chaque partie d’un panier. Pour la production d’osiers destinés à être travaillés en éclisses (ou clisses dans l’Morvan) comme les vanneries rustiques (non commerciales produites en milieu rural) typiques de mon terroir qui est le Nivernais-Morvan la tradition est de faire pousser les saules en têtards ou en trognes en coupant chaque année à une certaine hauteur créant ainsi un tronc et une tête de laquelle se développe l’osier de l’année… Ce travail est moins exigeant quant à la qualité de l’osier… mais la conséquence est le temps passé à préparer et égaliser chaque éclisse et donc un temps de travail à la fabrication décuplé! Enfin si vous les laissez grandir sans entretien vous obtiendrez des arbres pouvant atteindre de très grandes tailles mais plutôt fragiles… ils sont mieux à coté d’un étang ou en bord de parcelles où ils hébergent un grande diversité d’êtres vivants que près d’une habitation, à cause de la nature cassante de leur vieux bois.
Bref vannerie sauvage et archéologie expérimentale à part, si vous pensez que l’obtention de matières premières de vannerie se faisait en allant couper dans les fossés et les haies détrompez vous, c’est une culture à part entière dont la complexité et la rareté mérite d’être défendue.
La richesse botanique et l’historique des transmissions (grâce au fait que ça se bouture) fait partie de la beauté de faire pousser de l’osier même pour les amateurs, alors je fais très attention à vous envoyer des boutures identifiées.
Acheter une structure en osier vivant… et après?
Durant les premiers marchés de la saison je vous propose souvent des boutures tressées en pots en forme de colonnes ou de cœurs…
C’est joli à offrir… mais on en fait quoi après?
Ils peuvent se garder en pot un certain temps mais avec une grande attention au dessèchement de la terre, l’idéal étant d’avoir une soucoupe pour s’assurer que c’est toujours humide. Ils peuvent durer quelques années comme ça… mais l’idéal après en avoir profité 6 mois à 1 an en pot un moment est de les implanter en pleine terre durant les mois humides de l’année. Les même règles d’implantation s’appliquent que pour les boutures… Il faut leur trouver un endroit lumineux, pas trop sec, pas trop près des habitations et avec assez de place pour qu’ils se développent selon la forme que vous souhaitez lui donner.
Ensuite c’est un peu comme les boutures: on choisit comment les couper… Typiquement sur une colonne on coupera les pousses latérales pour dégager le tronc et laisser le tressage visible en favorisant le développement une touffe en partie haute. Ou alors on choisira de garder l’osier des cœurs pour les re-tresser autour et ainsi consolider la forme. Chaque année à la chute des feuilles on a le choix de tout couper jusqu’au tronc pour le voir se redévelopper ou de tresser les nouveaux brins pour ajouter à la forme. N’hésitez pas trop les saules vanniers sont très résistants à la coupe ils auront tendance à bien repousser… c’est la sécheresse qu’ils n’aiment pas! – si vous trouvez un brin tout sec c’est déjà trop tard pour lui, mais il ne met pas en péril la structure entière il est encore temps d’arroser pour sauver les autres!
Cabanes et autres architectures en osier vivant
Tous les conseils ci-dessus s’appliquent aux structures en osier vivant… Leur lieu d’implantation (hygrométrie, ensoleillement, (et bien sûr la prise en compte des distances des évacuations de plomberie, puits etc…) influe sur la prise des boutures et leur survie au long terme, ainsi que l’entretien du sol: éviter l’étranglement par l’herbe ou par les bâches d’horticulture est essentiel ainsi qu’un entretien annuel de la forme (au moment de la chute des feuilles lors des premiers gels) car les nouvelles pousses grandiront de 60 cm à 3m chaque année!
La saison d’implantation idéale (celle où il suffit de planter un bâton dans le sol pour qu’il repousse sans intervention sauf arrosage en cas de sécheresse) est courte: ça se passe début mars! Vous pouvez donc me contacter si vous avez un projet de ce type et que vous êtes prêt.e.s à en assumer l’entretien pour garantir sa réussite!
CULTURE D’OSIER MUNICIPAL EN MARGE DES VERGERS CONSERVATOIRES:
Je développe un partenariat avec la commune de Billy Chevannes dans la Nièvre pour implanter de l’osier pour le fleurissement et décor des villages… plus d’informations à venir!
Voici des nouvelles: L’osier est planté! Regardez ces belles pousses qui traversent le paillage!